Friday, January 15, 2010

Reconstruction dans la Province de Thua Thien Hué

imageI/ Présentation – Impact du Cyclone Ketsana

Le cyclone Ketsana (Cyclone N°9) est d’abord passé sur la partie nord des Philippines, causant des dommages massifs, en particulier dans la ville de Manille. Après s’être renforcé sur la Mer de Chine, le cyclone a atteint les cotes du centre Viet Nam le 29 septembre, avec le centre du cyclone à la frontière entre les provinces de Quang Nam et Quang Ngai.
Grâce à une alerte précoce dans la majeure partie des provinces touchées et au déplacement d’environ 200 000 personnes des zones les plus vulnérables vers des abris plus surs, le nombre de victimes directes a pu être réduit (mais s’élevant néanmoins à près de 180 personnes).
Le cyclone a créé des précipitations extrêmement importantes depuis deux jours avant l’impact direct, qui ont causé des inondations sévères sur une large zone s’étendant sur 5 provinces côtières et une province des hauts plateaux (population de 6 000 000 personnes).


Ce cyclone est considéré comme l’un des plus dévastateurs des dernières années au Viet Nam (Vent force 13 de 130 à 150 km/h un peu plus intense que le cyclone Xangsane à la même époque en 2006 ; et des inondations par endroit plus graves que l’inondation dévastatrice de 1999 dans cette région).
L’impact du cyclone est très fort tant sur la vie des habitants, leur habitat, leurs biens/réserves et leurs capacités productives, que pour les infrastructures collectives et économiques.
Le montant des dommages est estimé à 510 Millions €, ce qui représente un lourd tribut pour le Viet Nam (soit environ 1,2% du PNB).

Dans la province de Thua Thien Hué, les dommages estimés à 13 Millions €, comprenant   :

Victimes :
- 15 décès

Dégâts aux constructions :
- 375 maisons détruites
- 11 350 maisons endommagées
- 109 000 maisons inondées
- 201 bâtiments publics endommagés.

Dégâts aux moyens de production/survie :
- Champs avec boues, et/ou intrusion d’eau de mer
- Étangs de piscicultures
- Volailles et cochons tués – ressource économique primordiale pour beaucoup de familles
- Réserves de riz / germées non utilisables pour prochaine récolte (plantation en décembre - janvier)
- Filets de pêches installés dans la lagune.

Dégâts aux infrastructures :
- Routes et canaux d’irrigation


II/ Situation après le cyclone

Secours immédiats
Dans la période immédiate après le cyclone, et malgré des situations parfois difficiles (inondations, routes coupées, réseau électrique endommagé pendant plus d’une semaine), les autorités vietnamiennes et la Croix Rouge, avec le concours d’organisations internationales de secours (comme la Croix Rouge Française), ont pu faire face aux besoins immédiats, principalement en nourriture, eau propre, et déplacement dans des maisons non endommagées. Des enquêtes détaillées ont été conduites pour évaluer les dommages et les besoins des populations les plus affectées. Des envois massifs ont pu être réalisés, couvrant ainsi les besoins immédiats.

Réhabilitation des maisons
Au niveau de l’habitat, l’appui à la reconstruction par les autorités pour les maisons endommagées dépend des dégâts, mais se limite à 11 Millions VN Dongs pour une maison détruite, un montant inadéquat pour réhabiliter la maison, sans parler de la rendre plus résistante contre la prochaine catastrophe .
Les familles avec une maison très endommagée ou détruite sont en général relogées chez des voisins ou relations. Pour une maison avec une toiture abimée, des réparations sommaires ou provisoires ont été faites.

Appui pour l’activité économique
Pour la plupart des familles rurales, les pertes ou destructions - détérioration de la maison et des instruments de productions (filets de pêches, étangs/réservoirs pour l’aquaculture, champs salinisés, volaille…) nécessite un réinvestissement important, mais sans ressources disponibles, il leur faudra emprunter dans le système formel ou informel.
Il y a certes un peu d’appui officiel (par exemple fourniture de semence ou report des emprunts bancaires) mais limité.
La phase de réhabilitation sera longue dans beaucoup de cas (6 mois, ou plus dans le cas de pertes d’investissement productif).
Le retour dans une phase de pauvreté est la conséquence directe de la vulnérabilité des familles aux catastrophes naturelles – si habituelles dans la région.

Conclusion
Après la phase d’urgence, la phase actuelle est de reconstruire le potentiel de vie, d’habiter, et de travailler des familles affectées par le cyclone Ketsana. Cette phase suppose un investissement dont beaucoup de familles ne disposent pas.
Il est proposé d’aider 250 familles, particulièrement éprouvées, et leur permettre de reprendre des activités productives normales, et 50 familles pour les aider à reconstruire un habitat sécurisé.

Posted by Guillaume on 01/15 at 11:43 AM
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